DELICIEUSE ET TRAGIQUE
Scénario de Francis Lemoine
SYNOPSIS
Lyon, printemps 2023.
Dans leur appartement, Monica et Gérard, un couple séduisant qui vient de passer la quarantaine, se détendent. Les invités sont partis. Monica est allongée sur le canapé, un verre à la main, avec à ses pieds Gérard qui joue "la méditation de Thaïs » au violon. 3h du matin, on sonne. Fabrice, l'ami de toujours, est planté devant la porte les mains couvertes de sang. Dans la nuit, Gérard conduit à vive allure Fabrice à l’hôpital. Il est tout de suite pris en charge. Dans le service des urgences, Gérard attend... Il somnole, le jour se lève… Sans le voir, Solange une amie de fac, passe, un bouquet de roses à la main. Elle vient rendre visite à sa sœur Sylvie qui a un cancer en phase terminale et qui attend la mort. Elle reproche à sa sœur Solange de se réfugier dans le déni. L’euthanasie reste un mot tabou, c’est une honte. Elle voudrait dormir et mourir.
Gérard aperçoit enfin, au loin, dans le couloir, la silhouette chétive et la démarche agitée de son ami Fabrice. Il a un bandeau sur la tête qui lui recouvre un début de calvitie. Lui, le prof de philo qui refait sans cesse le monde ne comprend plus ! En partant de la soirée, des jeunes l’ont attaqué à coups de couteau pour lui voler son scooter. Être prêt à tuer pour un scooter ! Comment est-ce possible ?
Au moment de quitter l’hôpital, Gérard et Fabrice s’arrêtent ! Ils aperçoivent une femme blonde, d’une allure classique, aux traits fins, qui sort de l’ascenseur… C’est bien Solange une amie de la fac qu’ils n’avaient pas revue depuis des années.
Tous très contents de se revoir, ils partagent quelques nouvelles. Solange est prof d’histoire sur Valence et a fini par épouser Michel, leur pote de fac. Il est délégué médical et travaille dans le même laboratoire que Daniel, lui aussi un copain de fac. Ils échangent leur numéro de téléphone et Gérard lui promet de l’appeler pour tous les inviter un soir à dîner.
Pendant ce temps, Michel et Daniel sont en séminaire à Cannes. Michel, l’éternel pessimiste est très inquiet. Il a eu un entretien avec son directeur régional qui veut le licencier. Le soir, il rejoint son copain Daniel au bar et lui confie ses angoisses. Daniel, le dragueur invétéré, se tape des nanas pour fuir le quotidien qui l’emmerde. Il lui conseille de s’enivrer, d’alcool, de femmes, de musiques de n’importe quoi, mais il faut s’enivrer.
C’est le grand soir. Monica et Gérard reçoivent leurs anciens copains de fac. Ils reprennent les discussions qu’ils avaient commencées, il y a bien longtemps déjà. Avec un zeste d’idéologie et de philosophie, ils refont le monde. Ils affirment, ils s’opposent, ils s’insurgent, ils partagent, mais malgré leurs divergences, ils prennent plaisir à débattre. Ils sont bien, ils sentent un vent de fraîcheur qui vient souffler sur leurs idées qui s’envolent pêle-mêle. En fin de soirée, la serviette autour de la tête, assis en tailleur, tous s’amusent à faire un blind test musical. Sans retenue, ils chantent, ils échangent des sourires complices. Les éclats de rire et la musique font renaître leurs amitiés.
Fabrice, après avoir soigné ses blessures a repris le travail. Il donne un cours de philosophie. Il demande à ses élèves si le mensonge peut être moral. L’élève Mohamed s’offusque et rappelle le mensonge des américains devant l’ONU qui a fait cinq cent mille morts en autorisant la guerre contre l’Irak ! Le silence règne dans la salle. Fabrice est abasourdi ! Il sait que Mohamed a raison.
On retrouve Michel dans le cabinet du Pr Durieux. Suite à des brûlures d’estomac récurrentes, il est venu faire une fibroscopie gastrique. Le Pr Durieux, mi-homme, mi-robot, déroule sa consultation les yeux fixés sur son ordinateur et annonce à Michel qu’il a un ulcère. Il a peur du cancer et cherche à être rassuré. Le Pr Durieux lui répond froidement sans le rassurer qu’il faut attendre les résultats des biopsies.
On est un samedi soir à Lyon. Ils ont décidé de découvrir un club libertin. Kristin et Solange retrouvent leurs vingt ans et dansent sous les sunlights. Elles ont le visage proche l’une de l’autre et cette proximité déclenche une attirance qui se conclut par un long baiser. Surprises, déroutées, hésitantes, elles recommencent. Cette première fois est si intense qu’elles espèrent déjà que ce ne sera pas la dernière.
Lundi 8 h. On sonne. Michel, encore sous l’effet de Lexomil, déambule jusqu’à la porte pour ouvrir au facteur, qui lui remet une lettre recommandée. Son sang se glace quand il lit : « Convocation pour un entretien préalable de licenciement. »